La grande pianiste LIVIA REV (1916-2018) est décédée le 28 mars 2018.
Nous présentons toutes nos condoléances à sa famille, ses amis, ses admirateurs et ses élèves. Elle avait accepté en 2017 de faire partie du comité d’honneur de BAROCK-SUR-LOIRE.
Livia Rév avait commencé sa carrière à 18 ans en 1925 et a coopéré avec les plus grands chefs.
Elle a joué sous la baguette de Sir Adrian Boult, André Cluytens et Rafael Kubelik, avant de devenir une pédagogue reconnue. Née dans une famille de musiciens le 5 juillet 1916, elle se produit dès l’âge de 12 ans avec l’Orchestre symphonique de Budapest, sa ville natale.
Lauréate en 1938 du Grand Prix de l’Académie Franz Liszt de Budapest, où elle est l’élève de Leo Weiner et Arnold Szekely, et sort la même année diplômée de l’académie, après une réception en présence des compositeurs Bartok et de Kodaly. Pendant la guerre, alors que ses proches quittent le pays, Livia Rév reste en Hongrie. D’origine juive, elle échappe à la déportation en se cachant dans les toits de Budapest jusqu’au siège de Budapest et à libération de la ville par les Soviétiques. C’est après la guerre, alors que des soldats américains l’entendent jouer, que la pianiste quitte son pays natal.
En 1946, elle s’inscrit au Concours Long Thibaud en vue d’obtenir un visa pour Paris, mais ne s’y présente pas, faute de préparation. Livia Rév tombe sous le charme de la capitale, qu’elle ne quittera plus. Elle y rencontre Arthur Rubinstein en 1948, qui ne tarit pas d’éloge à son égard, écrivant :
« voici une pianiste qui a un vrai talent, et tout ce qui va avec : le rythme, le style, le son, l’émotion et une technique parfaite ».
Dans les
années 1950, Sir Malcolm Sargent remarque Livia
Rév à l’occasion d’un récital au Wigmore Hall et la fait jouer avec
lui. A Londres, la pianiste se produit devant la Reine Elisabeth II. C’est le
début d’une longue carrière internationale pour la pianiste qui la mène à jouer
en concert avec Sir Adrian Boult, André Cluytens, Eugen Jochum, Josef Krips,
Rafael Kubelik…
Elle laisse des enregistrements remarqués qui font référence (intégrale des Préludes
de Debussy, des Nocturnes de Chopin, ou encore des Romances
sans paroles de Mendelssohn).
Dans les dernières années de sa vie, en région parisienne, Livia Rév enseignait à l’Université Musicale Internationale de Paris et donnait chaque année une classe de maître à l’Institut hongrois de Paris. L’équipe du festival BAROCK-SUR-LOIRE
VINCENT VIAL (1922-2020), compositeur, metteur en scène et pianiste, créateur reconnu du spectacle vivant (théâtre, musique et danse), est décédé le 25 février 2020.
Pianiste, compositeur, metteur en scène, Vincent Vial s’est illustré depuis l’après-guerre dans les arts du spectacle vivant. Il a écrit de nombreuses musiques de scène ou pour le cinéma. Il a également une œuvre non publiée de sonates, de musique de chambre et d’orchestre. Il a composé aussi des chansons et des mélodies. Il a travaillé pour des albums destinés à la jeunesse. Il a été appelé à mettre en scène des spectacles, en France comme à l’étranger (au festival d’Aranno en Italie par exemple dans les années soixante-dix).
Il s’engage dans le maquis autour d’Annecy pour échapper comme bien d’autres adolescents de son âge au STO (Service du Travail Obligatoire) et est arrêté par la Gestapo. Il passera un an et demi au camp de concentration et d’extermination de Mauthausen (Autriche) pour faits de résistance (il est arrêté en décembre 1943 et est libéré en mai 1945). Il était l’un des derniers survivants français de ce camp, l’un des pires du réseau de mort nazi en Europe. Il refuse par deux fois la Légion d’Honneur (proposée par François Mitterrand puis trente ans plus tard par François Hollande).
Il a sillonné tous les continents, à titre personnel ou lors de tournées artistiques, passionné par les voyages et la découverte des autres cultures. Il a travaillé avec des personnalités de premier plan de sa génération comme Maurice Béjart, Gérard Philipe, Jean Carmet, Jacques Dufilho, Jean Negroni, Jean Bellanger, Jacques Fabbri, Jean-Jacques Bloch ou Henri Virlogeux…
Il est le premier à avoir accepté de faire partie du comité d’honneur de Barock-sur-Loire, connaissant bien la région, Meung-sur-Loire et surtout Saint-Ay en particulier où il avait des amis et où il a passé plusieurs étés dès l’après-guerre, jusqu’aux années deux-mille.
Il a habité l’essentiel de sa vie, depuis 1937, rue Guichard, dans le XVIème arrondissement, où une plaque sera apposée par ses camarades de résistance, de déportation et du spectacle.
Les principales œuvres pour la jeunesse (disponibles à la vente et en ligne) sont : Don Quichotte de la Manche et Les aventures de Tintin.
L’équipe du festival BAROCK-SUR-LOIRE présente toutes ses condoléances à sa famille, ses amis et camarades. Meung, le 25/02/20